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Entretien avec Rupert Swyer

Traducteur spécialisé en sciences humaines et finance – FR > EN

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Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?

Traducteur indépendant depuis 1971 ; Français-Anglais ; Paris ; finance, diplomatie, sociologie, pétrole, management, psychologie. Études supérieures en Angleterre, chinois d’abord, puis politique, philosophie et économie. Débuts comme journaliste stagiaire à l’édition anglaise de Réalités à Paris, en 1969 : traduction, adaptation et rédaction d'articles sur l’histoire de l’art, voyages, interviews avec Raymond Aron, Paul Delvaux, les concepteurs de l’Aérotrain, et critique de disques classiques. Voyages et reportages au Moyen Orient. Recherches pour émissions d'actualité de la BBC. Articles pour la presse anglaise, sur l'énergie solaire et le rugby français pour le Weekend Telegraph (1973), interview de Pablo Neruda, alors Ambassadeur de Chile à Paris, pour The Illustrated London News (1973). Traducteur indépendant en 1971, spécialisé initialement dans les sciences humaines (Michel Foucault, Pierre Bourdieu, Michel Crozier, François Furet et Mona Ozouf, notamment). Puis spécialisation dans la finance (rapports annuels, banque d’affaires et banque centrale, autres instances gouvernementales), économie, assurances et réassurance, industries du champagne et du pétrole, publicité et études de marché. Ensuite, à partir de 1981, évolution vers les relations internationales, avec discours de hauts personnages, participation aux conférences internationales et voyages officiels. En parallèle, traduction de livres d’histoire d’entreprise, de la recherche scientifique et technologique, du management, pour le Théâtre de l’Europe et pour l’Opéra de Paris. Lectures de prédilection : presse économique et scientifique, les revues trimestrielles françaises ; romans du 19ème siècle, histoire, oeuvres de vulgarisation scientifique.

Trois conseils tirés de votre expérience ?

  1. Beaucoup lire, y compris au-delà de vos spécialités. Savoir déployer des styles très variés suivant les différents besoins (clients / lectorats).
  2. Chercher par nos compétences et notre disponibilité à apporter toujours plus de valeur aux projets de nos donneurs d’ordre.
  3. Savoir écouter et négocier.

Un projet qui reste gravé dans votre mémoire ? Pourquoi ?

Un bimensuel d’information publiait par un grand groupe : une cinquantaine de pages couvrant tous ses métiers (exploration et production d’hydrocarbures, raffinage, chimie, pétrochimie, pharma, information financière…). Les traductions devaient satisfaire un public de spécialistes partout dans le monde, pas toujours anglophones. Il fallait adapter les textes et écrire un anglais clair--éliminer les nuances inessentielles, sans oublier les autres ! Les enjeux financiers et techniques étaient considérables (plusieurs milliards de dollars). Un exercice de recherche de la précision, rédaction, communication. Autres projets marquants : préparation et participation aux G7/G8, traduction du livre de Maurice Godelier « La production des grands hommes », et « Lire et écrire en France » de François Furet et Mona Ozouf.

Une rencontre qui vous a marqué ? Pourquoi ?

Pas des rencontres directes, mais avec le grand traducteur du chinois et du japonais, Arthur Waley, et avec Constance Garnett, traductrice des classiques russes. J'ai lu et apprécié leurs traductions lors de mon adolescence. Ils furent longtemps les principaux vecteurs de ces cultures pour le lecteur anglophone et m'ont souvent inspiré dans mon propre travail de traducteur-adaptateur.

Votre réponse à la question « Pourquoi ne pas se contenter d’utiliser Google Translate ? ».

La communication humaine aura toujours une part d’aléatoire, d’indétermination, de nuance, de non-dit, d’allusions plus ou moins claires, voire des solécismes volontaires ou involontaires, qui sont l’essence des relations humaines et qui échapperont aux algorithmes préétablis. Google Translate est à la traduction humaine ce que le bûcheron est à l’ébéniste. Pourtant, le progrès est si rapide et l'effort consacré à ce secteur est si massif que tout traducteur se doit d'être vigilant pour rester pertinent.

Comment voyez-vous le métier dans 70 ans ? Quel rêve voudriez-vous voir exaucé ?

Je rêve d'un logiciel qui transposerait mes traductions directement sur écran, ratures et modifications comprises, sans clavier ni parole audible. De plus, ce logiciel reconnaîtrait automatiquement les noms propres, termes techniques, ainsi que la langue dans laquelle je pense en temps réel, sans intervention physique de ma part. Bref, un logiciel qui lit dans mes pensées--seulement quand je veux. Au train où vont les choses, cela pourrait arriver dans moins de 70 ans !

La SFT, pour vous, ça représente quoi ?

Tout en étant un « libéral » au sens français et aimant le travail en solitaire, l’appartenance au groupe professionnel va de soi pour moi. J’ai adhéré dès mon début d’exercice, en 1972. Il s'agit de solidarité, pas de corporatisme. La SFT est le lieu d’échanges et de formulation de bonnes pratiques, nous aidant à mieux pratiquer notre métier et propres à mieux le faire connaître au public.

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